Je ne me rappelle pas quand est née mon amitié avec le crayon. J’ai souvenir d’une de mes premières œuvres, un dessin représentant un château avec princesse et chevalier que j’avais offert à mon médecin à l’âge de 5 ans. Classique. Comme tout enfant je passais beaucoup de temps à l’école et aussi dessiner, colorier, à courir dans les bois, grimper aux arbres ou faire du vélo.
Rien d’exceptionnel.
L’appel du crayon s’est vraiment fait sentir à mon entrée au collège. Même si à cette époque là mes dessins étaient plus que moyens (ma fille dessinait mieux que moi en maternelle), c’est là que la magie a opéré. Impossible à partir de ce jour de décoller un crayon de mes doigts. Sur les agendas, les notes de cours, des bouts de papier, crayon à papier, stylo, stylo plume … c’est aussi à ce moment là que mes yeux se sont ouverts à l’observation des lignes, des formes et des volumes. La pseudo symétrie des yeux et des visages, tout un programme. J’ai eu ma période zyeux comme chez certain, sa période bleue !
Et il était notamment une super prof de dessin au collège qui me donna de précieux conseils.
Je lui dois encore aujourd’hui la mise en volume, l’importance des contrastes (beurk le gris sur gris), et cette manie de stocker images et visuels qui percutent et m’attirent (que ça prend de la place). J’ai par la suite embrayé sur un Bac Arts Plastiques (A3 pour les anciens) et vécu des années lycées mémorables en compagnie d’un professeur d’arts plastiques fabuleux et d’une classe peuplée d’élèves à la même pathologie ! Tout ça pendant 3 ans consécutifs ça laisse des traces et des liens.
Désireuse de partir à l’école d’Angoulême je m’inscris sur une année de Beaux-Arts. Malheureusement, la porte ouverte au Bac+1 à cette époque était réservée aux gens du coin (fallait passer le concours ma grande !). La mort dans l’âme je change de voie, et me tourne vers l’histoire de l’art et l’archéologie. Bref, je ne vous déclinerais pas tout les aléas qui ont illustré ma vie, ce serait trop long. Entre mes années archéo et paléo dans le Sud de la France en compagnie d’œufs de dinosaures et d’une équipe de passionnés, la rencontre du père de mes enfants et mon déménagement pour la Normandie, exposition avec les Bulots du Havre, une pause en Auvergne pour poursuive une formation en Infographie Multimédia, une reconversion professionnelle en animation socio-culturelle et un déménagement dans la Drôme pour entrer professionnellement dans le monde sociocultureloludique, j’ai pu enrichir ma pratique picturale et de dessin traditionnel au gré des rencontres et des environnements.
Et quand me suis-je mise au dessin numérique ? À l’arrivée de mes enfants ! Si j’étais encore bien crayons, pinceaux jusque là (et j’avais déjà ma première tablette Wacom pour le travail en créa), l’arrivée de mon fils a sonné le glas de mon activité artistique.
Petit aperçu de la situation : Si vous souhaitez vous adonner à la peinture en présence d’un tout petit, cela signifie bénéficier des rares heures de sieste qu’il vous octroie, et encore, quand il dort. Heures de siestes à partager entre le ménage, le linge, la bouffe, le jardin … bref. Pour l’usage du crayon et la réalisation de petites aquarelles c’est encore faisable, faut juste une sacrée motivation. Les aquarelles ornitho ont été crées dans ces conditions.
Pour de plus grandes aspirations, il faut enfiler sa culotte à étoiles et son brushing pour installer sa table de travail, sortir les affaires de peintures (ça prend du temps), peindre (un peu quand même), savoir s’arrêter parfois en pleine inspiration même si on le tenait, là ! (argh frustration!), laver pinceaux-bocaux-palette (ça prend beaucoup de temps !), tout ranger et ne rien laisser à hauteur de petites mains agrippeuses y compris et surtout sa toile pas sèche.
Et tout ça en moins de deux heures bien entendu sinon c’est pas drôle.
C’est là que la magie du numérique entre en scène : coucher du marmotton, on saute sur son ordi, tablette et quand la sieste se termine c’est propre et rangé ! À l’arrivée de ma fille et donc présence de deux trolls rôdeurs j’étais moi aussi rodée.
Cette situation fonctionne également quand on a un travail à temps plein avec seulement quelques heures en soirée disponibles après la gestion de la maison (et si on a une vie de famille, le week-end avec ménage, courses, sorties des enfants, devoirs … c’est mort hein ? Bien essayééé.)
Quant au Kangouloup il est ma première œuvre numérique issue de cette période. Et j’ai mis plusieurs années pour le finaliser. Malgré tout, le numérique est une véritable délivrance pour les parents actifs.
Ce rythme n’est cependant pas adapté à une activité professionnelle. J’ai donc fait le choix de quitter mon boulot à hyper temps plein au sein d’une ludothèque et de ressortir crayons et tablettes sur la voie de l’illustration.
In plumbum veritas !
Belle nouvelle route à toi, à mon avis y’a du potentiel!!!
Oh que j’ai adoré lire tout ce que tu as raconté de toi et de ta manière d’expliquer les choses que tu fais… je me suis perdue avec plaisir dans ton univers magique!!
Excuse-moi si je fais plein d’erreurs mais mon français n’est pas encore des meilleurs. … c’est que je vois souvent ton nom dans ma page et ce soir j’ai voulu être curieuse… quelle magique surprise 😍 merci pour toute cette merveille ❤️
Bonjour Nadia,
mais quelle belle surprise de te croiser par ici !
C’est toi qui me fais ce grand plaisir de venir me voir … de même je te croise aux grès de nos pages dématérialisées et qu’est-ce que j’aime tes peintures !
Je ne laisse pas souvent de commentaires mais je n’en loupe aucune ^^.
Merci également à toi pour ton talent et de nous le faire partager.
Au plaisir de voir tes futures oeuvres ❤️ ❤️
(Quant à ton français, je ne sais pas quelle est ta langue maternelle mais tu n’as pas à t’ « excuser », il est parfait.)